Sandrine Cousi

Artiste plumassière 

Rétrospectivement archéologue puis artisane d’art textile, je me suis formée depuis 2010 au métier de plumassière et mets au coeur de mon projet une production sobre, locale et circulaire.

De la récolte aux finitions, chaque étape de création fait l’objet d’une attention particulière, fruit d’échanges entre design et artisanat qui s’immerge dans son environnement, sous-bois, bords de mer ou rivière. Je prends le temps d’observer le mouvement des herbes, des feuilles dans le vent, les agencements des éléments entre eux, leur harmonie.

Mon atelier est situé en Petite Camargue et pour qui aime à s’y perdre, c’est un magnifique terrain de jeu et de découvertes où les oiseaux par milliers sillonnent les marais et les landes herbeuses. J’observe, je m’imprègne, je ressens le paysage, les graminées qui ondulent, les cris stridents des oiseaux, une couleur, un ressenti, un parfum, un sentiment. Je collecte tout comme autant de sujets potentiels, puis le temps fait son oeuvre, laissant divaguer la mémoire poétique que j’en ai gardée.

Fille de chasseur, j’ai depuis mon enfance été fascinée par les plumes. Ne comptaient que le trophée et quelques rares plumes de bécasses, geais et faisans que l’on insérait dans le gros grain pour parer le chapeau en feutre des plus belles prises. Il y avait aussi la ferme des cousins le dimanche et les animaux de basse-cour dont les plumes finissaient toujours au rebut. 

J’imaginais déjà sans le savoir tant de possibles et l’amour des plumes ne m’a plus quittée. 

Ma démarche artistique est strictement reliée à une collecte responsable. Aucune plume n’est achetée pour des raisons éthiques. Du glanage simple au cours de mes randonnées à la recherche de donneurs qu’ils soient chasseurs, éleveurs d’oiseau, collectionneurs ou fermiers, je travaille principalement les plumes naturelles qui m’offrent un camaïeu subtil et raffiné. 

Avec mes créations, je cherche à sensibiliser le public à la préservation, la sauvegarde et la protection du vivant, mais aussi contribuer à la valorisation de cette matière en la reconsidérant comme ressource et non plus comme déchet et en sensibilisant des acteurs économiques potentiellement intéressés par la valeur ajoutée qu’elle représente. 

Au cours de ces années, j’ai constitué un fonds de plumes qui me permet aujourd’hui de réaliser des oeuvres de plus grande envergure au fur et à mesure de l’enrichissement de ma collection où chaque plume raconte une histoire, celle de l’oiseau bien sûr mais aussi celle du donneur.

Ici le temps ne compte pas.

Convaincue des vertus apaisantes de la nature, je m’inspire de ses richesses pour imaginer des créations uniques.

L’arrêt forcé de ma profession pendant les années covid m’a permis de me concentrer totalement à la plumasserie et le confinement m’a donné l'occasion de me questionner sur la vocation de nos intérieurs. La maison est devenue refuge, comme une enveloppe, elle nous protège du monde extérieur, elle nous entoure, nous enveloppe de douceur comme un véritable petit cocon. De l’entrée qui nous accueille, à la cuisine où l’on reçoit, en passant par le salon où l’on se retrouve, la salle de bain vouée au bien-être ou la chambre qui est sûrement la pièce où le calme est le plus important, tous les espaces sont concernés par cette quête de douceur, de tranquillité et d’harmonie.

Installer une oeuvre en plume chez soi permet de créer une ambiance relaxante, propice à la méditation et au lâcher prise.  Mouvante au moindre courant d’air, elle évoque la nature pour un intérieur qui vibre et qui respire et vous plonge dans une ambiance zen. 

Chaque pièce peut être installée à la lumière directe d'un plein soleil.  Selon les saisons ou les moments de la journée vous serez étonnés de les voir s’éclairer et même changer de couleurs et prendre ainsi une toute autre dimension. 

Sculpturales le jour, lumineuses le soir, certaines de mes pièces dotées d’un éclairage led sont idéales comme lampe d'ambiance à poser ici et là. Légères, vous pourrez les faire vagabonder au gré de vos envies.

Elles invitent à la méditation et à la contemplation et font de votre intérieur l’endroit idéal où vous ressourcer.

« Archéologue puis semeuse, devenue enfin artificière de plumes, Sandrine aspire et inspire.

Après avoir creusé la terre, exploré des galeries, en Perséphone secrète du potentiel chthonien elle invente des trésors insoupçonnés aux yeux des autres et, revenue à la surface, elle peut enfin à la fois faire croître les tiges en pleine lumière, et les éclairer à l’étincelle des vieux cailloux qu’elle connaît bien ... 

S’il existe un historique logique et fondateur de sa démarche ascensionnelle à travers la matière et ses diverses densités,
Un tracé vertical transcendant autant qu’un parcours horizontal patient,
Une quête essentielle des éléments et de sens interrogeant la nature autant que la société humaine, ses pratiques cynégétiques ancestrales ou consommatrices gaspilleuses actuelles, 

Un fouissement labourant le passé comme une projection de graines espérant l’arbre,
Si la cohérence entoure le processus qui la mène à la plume,
On ne saurait y voir un aboutissement que par l’explosion de l’instant qu’il révèle, qu’elle nous révèle.
 

Son va-et-vient consciencieux de la fouille à la collecte, de la germination à la floraison, de l’animal au végétal, de l’obscur au lumineux, en fait une Pénélope que son activité antérieure de couturière- chapelière ne dément pas, et son jonglage de plumassière l’inscrit décisivement dans cette réécriture de modèles archétypiques. 

Elle est bien contemporaine pourtant, cette œuvre qu’elle cultive délicatement, subtilement et avec autant de soins qu’on traite un enfant nouveau-né, lavant les plumes, les séchant au tissu, au soufflant, les mise-en-plissant et les défroissant jusqu’à leur donner cet aspect à la fois neuf, naturel et autonome. Elle synthétise la mémoire de l’être duquel on les arracha jadis. 

Entre ses doigts zélés, une nouvelle vie les attend, calice vaporeux ou touffu, pistil dardant ou flouté, gerbe souple par dessus une hampe de coudrier, une flèche de bambou, un socle de hêtre. Ou bien flottent-elles une à une, côte à côte, sages et bidimensionnelles dans l’éventail de leurs couleurs appliquées comme des peintures, juxtaposées et tranchantes, toujours douces au demeurant, et qui se lisent ensemble comme l’oiseau les disait. Les plumes, elle les réenvole.

Bouton, corolles, bouquets, pendeloques, ciselures de l’air, elles retombent parfois en larges cocardes aux motifs zigzagants, tantôt en demoiselles unitaires trônant au bout de leur tubulure de kératine opalescente. La matière ne dit rien de son poids, ici exaltation de la légèreté, là, énergie ramassée dans la chamarrure vibrante des tonalités. 

Bientôt, que seront devenues les sarcelles et les faisans, les anatidés au vol de flèche tremblotant dans les ciels d’hiver ? Leur signe d’au-revoir ne sera-t-il pas devenu un geste d’adieu, une calligraphie de la disparition que Sandrine tente ultimement de retranscrire à tire de plumes dans leur disposition ainsi décryptable : du vivant et de son vigoureux mouvement, puissions-nous contempler éphémèrement la vulnérable et immobile poussée dans ses œuvres, avant que de ne fixer que le vide dans nos propres regards tournés vers le souvenir de ce que Sandrine en aura fait : la gloire du Phénix ? 

                                                         Jacqueline Robin, essayiste et historienne, 2021

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Chaque plume est unique, c’est leur vibration qui génère l’association des unes avec les autres et qui va déterminer les gammes proposées.

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